La-fille-en-kit

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Nettoyage de printemps

C'est le printemps, mes douleurs ont l'air de vouloir se calmer alors je décide de nettoyer mon organisme de la morphine (pour tout le reste on verra plus tard, il faut pas exagérer, je vais pas me mettre à manger sainement et à faire du footing non plus)!

 

Je prends des doses minimes, ces derniers temps en libération prolongée.

 

Forte de mes bonnes résolutions et les yeux pleins d'espoir je tente un arrêt total...et là, c'est le drame!

 

En 24 heures je goûte aux sueurs froides, bouffées de chaleur, maux de ventre et un petit troll dans ma tête me murmure "prends une gélule, tu verras, tu te sentiras beaucoup mieux..."

 

Au bout d'une heure en grande surface je suis prise d'une irrépressible envie d'aller taper les gens qui sont devant moi à la caisse histoire de pouvoir enfin rentrer chez moi et faire cesser la douleur.

 

Bon, Ok, la manière forte n'est peut être pas le choix le plus judicieux mais j'ai toujours été plus douée pour les opérations commando que pour le respect d'un plan de bataille minutieusement élaboré.

 

Plan B.

Diminution progressive de cette merveilleuse saleté qui m'a emprisonnée dans son cocon anti-douleur gardé par une armée de fées diaboliques aux dents acérées.

 

(Bon d'accord, j'en fais un peu beaucoup, dans mon cas ça reste très léger mais ça aurait pu aller plus loin et l'accoutumance à certains médicaments peut avoir des conséquences dramatiques pour certaines personnes)

 

J'entreprends donc de diminuer les doses et savater les fées diaboliques, tout en évitant de me retrouver à marcher comme une mamie de 85 ans qui aurait perdu son déambulateur comme en janvier parceque c'est quand même pas très glam (et accessoirement pas très pratique. Non je ne dis pas ça uniquement parceque je n'ai pu que regarder mes magnifiques paires de chaussures avec 10cm de talon pendant près de 5 mois!)!

 

Figurez-vous que ce n'est pas facile!

 

Heureusement, je peux me permettre d'aller travailler en ballerines-legging-tunique-pas-maquillée-pas-coiffée.

 

NDLR : J'ai failli insérer une photo ici mais je suis une fille quand même, que dis-je une femme de 28 ans...hors taxes...(bon OK j'ai plus de 30 ans ça va maintenant!) et je ne publierai donc volontairement et hors de l'influence de l'alcool aucune photo de moi sur laquelle je n'aurais pas au moins 5 ans et 5 kilos de moins. Merci de votre compréhension.

 

J'adopte donc pour quelques jours (étant donné le stade auquel j'en suis ça devrait suffire) le look "oui bon, ça va, on est dimanche" et tout ça m'amène à quelques interrogations que j'ai envie de partager...

 

J'ai pris pas mal de médicaments depuis quelques mois dont une partie uniquement pour contrecarrer les effets secondaires des autres médicaments et en lisant les notices (non que je me préoccupe réellement de savoir ce que j'ingurgite, comprenons-nous bien, j'étais en France lors du passage du nuage de Tchernobyl qui nous a contournés, j'ai probablement ingurgité des champs entiers d'OGM avant qu'on ne commence à les évoquer au 20h de TF1, sans parler des médicaments que j'ai pris enfant ou ado dont certains sont certainement désormais retirés de la vente parcequ'ils sont dangereux et des bonbecs dont on se demandait juste s'ils étaient assez bons pour qu'on aie envie d'aller en voles à la boulangerie quand on n'avait pas de sous et certainement pas de savoir s'ils étaient mauvais pour notre santé à long terme mais je suis française, donc je pars du principe qu'on veut m'empoisonner et je ne râte jamais une occasion de râler.) je réalise que très souvent, dans les effets secondaires possibles figurent les raisons pour lesquelles nous prenons le médicament en question.

 

J'ai remarqué aussi qu'un séjour à l'hôpital engendre des examens qui engendrent eux-mêmes d'autres examens et par moments, je me demande si finalement ce n'était pas mieux quand je ne savais pas ce que j'avais.

 

La réponse est "non" puisque le diagnostique me permet de bénéficier de traitements qui me soulagent au quotidien et améliorent ma qualité de vie.

Sans oublier bien sûr que j'ai la chance de vivre dans un pays dans lequel je ne suis pas obligée de vendre un organe pour sauver le reste puisque la sécurité sociale et ma mutuelle prennent en charge mes frais médicaux en quasi-totalité.

 

Ceci étant dit, ma récente expérience m'amène à penser que la médication peut devenir une maladie supplémentaire si on n'y prend pas garde.

 

Les médecins veulent soulager, guérir les patients mais ce sont aussi des chercheurs qui, face à une chose inhabituelle, vont avoir envie de "trouver la solution.

Pour le patient (vous et moi), cela peut signifier des changements de traitement à répétition, de nombreux examens et une période où vous aurez l'impression de n'être plus qu'un malade en sursis.

 

Médecin fait partie des professions ou il faut savoir oublier le côté humain pour ne pas commettre d'erreur "technique" et servir l'intérêt de ses patients et certains médecins en oublient parfois qu'ils ont face à eux des gens qui ont besoin qu'on leur parle, qu'on les rassure, qu'on les ménage et ça ne concerne pas uniquement ma pathologie mais tout ce qui peut vous amener à devoir consulter des spécialistes;

 

Pourquoi je vous parle de ça?

Parceque c'est arrivé à certains de mes amis, parceque ça peut vous arriver et que dans ces cas là, vous devez savoir que c'est à vous de demander du soutien quand vous en avez besoin, à vous de dire "stop, on fait une  pause là, je ne fais plus d'examens pour le moment, je veux avoir une vie normale pendant quelques semaines", à vous de dire à votre médecin si ça arrive que finalement, c'était mieux sans traitement du tout, que les effets secondaires sont trop lourds.

 

En résumé, quand vous vous en remettez à votre médecin, n'oubliez pas qu'il a besoin que vous fassiez certaines choses pour bien faire son boulot.

 

Et si vous croisez des fées, méfiez-vous de leurs dents...



20/06/2013
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